Au lieu-dit Le pas de la mule, les randonneurs peuvent apercevoir des fours à chaux.

Autrefois, les habitants étaient autorisés à produire de la chaux pour leur usage personnel car son exportation dans les villes et villages voisins était interdite. Malgré tout, de nombreux villageois avaient construit des fours à chaux dans la pinède afin de la vendre à Narbonne. Ils défrichaient la pinède à tour de bras pour alimenter leurs fours. Ils utilisaient le chêne, l’arbousier, le cade et la bruyère pour fabriquer le charbon de bois qui alimentait les fours à chaux. Le four à chaux était spécialement construit pour transformer le calcaire (très présent dans les collines des Corbières) en chaux. La chaux produite était destinée à servir de mortier dans l’assemblage des moellons. À cette époque, la plupart des édifices étaient montés de moellons noyés dans la chaux. Chaque grande famille possédait son propre four, également pour traiter les vignes. Ces fours étaient construits de façon simple mais précise. Généralement, ils avaient un diamètre de 3 m sur 2 de hauteur. La forme arrondie permettait de contenir la dilatation des pierres lors de la calcination. La cuisson du calcaire durait plusieurs jours et nécessitait un important volume de bois pour alimenter le feu. La chaux était produite dans des endroits particuliers comme la pinède. En empruntant les chemins de randonnées qui sillonnent le domaine forestier, il n’est pas rare de découvrir des vestiges de ces anciens fours, notamment au lieu-dit Le pas de la mule. La production de la chaux à Boutenac a disparu avec l’arrivée du béton.