Après de nombreux travaux de protection et surtout d’aménagements, le lieu est désormais accessible aux visiteurs. Une boucle de randonnée de 2.5 km permet de découvrir ce lieu.

ENS Saint Rome Fenouillères 

Après avoir acquis en 1995 le domaine de Saint-Rome, de 155 ha, auquel est venu s’ajouter le domaine de Fourques, et ses 190 ha, en 2000, grâce à la taxe départementale des espaces naturels sensibles, le conseil général d’alors achète, en 2011, la propriété boisée de Fenouillères, d’une superficie de 255 ha.

10 ans de travaux

Après de nombreux travaux de protection et d’aménagement par le Département, au titre des espaces naturels sensibles, un sentier thématique a été créé au départ de l’ancienne métairie de Saint-Rome et faisant une boucle passant par l’ancien bâtiment fortifié de Fourques, daté du XIIe siècle. Cette boucle est d’une longueur de 2,5 km. C’est un sentier assez court avec du dénivelé en terrain naturel, avec sa descente vers le ruisseau qui limite la propriété départementale au nord puis remonte sur le tertre rocheux de Fourques, constitué d’une formation particulière, le travertin, dont c’est l’un des plus importants dépôts connus dans la région. Pour repérer un cheminement possible, les agents du service environnement du Département n’ont pas ménagé les heures passées à œuvrer dans un épais taillis de chênes verts, par endroits complètement fermé. Ensuite, l’ouverture et la matérialisation du sentier se sont déroulées sur les années 2019 et 2020. Cela a exigé du travail de bûcheronnage, d’élagage, de broyage, des terrassements manuels et à la mini-pelle, principalement effectués par l’entreprise Actiforest. La pose de barrières, rambardes de sécurité en bois, la conception, la fabrication et la mise en place de l’ensemble des panneaux thématiques sont intervenues dans un second temps.

Panneaux explicatifs

Des panneaux explicatifs ont été apposés le long de la promenade pour en apprendre plus sur le passé et les richesses de ce lieu. Le coût total de ces interventions sur les deux années avoisine 35 000 euros. Au-delà de l’ouverture du sentier, le nettoyage de l’ensemble du secteur de Fourques et Saint-Rome, l’amélioration et la sécurisation des accès, la restauration des ouvrages traditionnels en pierre sèche sont à l’œuvre depuis une dizaine d’années. S’y sont illustrés divers artisans et entreprises audois comme Actiforest, Biomasse équipements bois, Sud Pierre Sèche, Claude Azeau, Travaux Publics Alary, ARF ou encore Picbois. Ce sentier, petit site de quelques hectares, facilement accessible par la route départementale 40, qui relie Villerouge-Termenès à Albas, ne représente que l’extrémité nord d’une vaste propriété départementale de plus de 600 ha, chère à l’ancien président du Département Marcel Rainaud, et située à cheval sur les bassins-versants de la Berre et de l’Orbieu. Composée à 80 % de taillis de chênes verts et pubescents, cette propriété offre aussi des milieux ouverts et sylvo-pastoraux sur le plateau central de Lacamp, sous le Pech de Guilloumet et en aval de l’ancienne métairie de Fenouillères. Deux éleveurs locaux s’y partagent les zones pâturables, Damien Lamy avec un troupeau de bovins et Jean Trifault avec un troupeau d’ovins. La gestion des surfaces boisées et la régénération progressive du taillis par petites surfaces s’opèrent sur proposition de Stéphane Libes, technicien de l’office national des forêts, en concertation avec la cellule forêt du service environnement du Département tandis que la nécessaire régulation des populations de sangliers et chevreuils est effectuée par les chasseurs de Talairan, sous la vigilance discrète mais efficace des techniciens de la fédération départementale des chasseurs de l’Aude. On y trouve aussi quelques espèces végétales et animales patrimoniales exceptionnelles.

La mise en valeur du patrimoine naturel, historique et touristique de cette propriété départementale située au sein du futur parc naturel régional Corbières-Fenouillèdes conduit à y mener chaque année un certain nombre de travaux d’entretien, d’aménagement, d’investigations naturalistes commandités par le service environnement. Dans les années à venir, l’ambition est d’y approfondir toujours plus les connaissances et de proposer aux promeneurs et aux observateurs une boucle de plus grande ampleur que celle de Fourques, de 10 à 15 km. Elle serait en connexion avec des parcours existants, tel que le sentier d’interprétation du patrimoine minier des Corbières, permettrait d’aborder quelques autres sites et points de vue intéressants, comme le panorama du Pech de Guilloumet aux confins de quatre communes ou la métairie de Fenouillères non loin des sources de la Berre à Quintillan.

Vers une boucle plus importante

Secteur connu dès le Ier siècle

Le secteur était déjà connu et fréquenté dès le Ier siècle de notre ère pour y traiter le minerai de fer, ce qui a fait l’objet d’investigations archéologiques en 2017 par Julien Mantenant, d’observations géologiques et hydrogéologiques par Michel Yvroux et Daniel Vizcaïno, d’investigations bibliographiques, historiques et naturalistes par Enrico Cangini, tout comme avifaunistiques par la LPO.

Rainaud Gaël